Depuis le 17 mars, une grande partie de la population française vit confinée à domicile. D’autres continuent en revanche à se rendre chaque jour sur leur lieu de travail. D’autres, enfin, ont adopté le télétravail. Mais pour tous, sans exception, cette épidémie de Covid-19 est une épreuve. Dont il faudra tirer impérativement des enseignements.
La Mutuelle MCRN n’échappe pas à la règle. Comme beaucoup d’entreprises de l’économie sociale et solidaire, elle a dû adapter son fonctionnement. Le président de la mutuelle, Joël Vignaud et Isabelle Ryo, directrice générale de la MCRN et de la MCRN-SSAM, nous apportent des éléments d’information.
Quels messages souhaitez-vous faire passer ?
Joël Vignaud: « J’espère de tout cœur que les adhérents de la MCRN vivent du mieux possible cette longue période de confinement en lien avec l’épidémie de Covid-19. Comme tous les membres du conseil d’administration, et du personnel, je salue le travail de l’ensemble du personnel soignant des hôpitaux: leur dévouement est remarquable. J’ai une pensée également pour celles et ceux qui sont en « 2ème ligne ». Je pense aux aides à domicile, aux salariés, aux agents de l’Etat et des collectivités territoriales- j’en oublie et je m’en excuse- qui font que la société n’est pas complètement bloquée. De son côté, la mutuelle s’est organisée pour fonctionner sans interruption. Les administrateurs continuent à jouer leur rôle et les conseils d’administration se tiennent également. »
Que vous inspire cette épidémie ?
Joël Vignaud: « Heureusement, notre système de protection sociale joue un rôle d’amortisseur de la crise. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays ! Avec la Fédération des Mutuelles de France, à laquelle nous appartenons, nous dénonçons toutefois depuis des années le désengagement progressif de la Sécurité Sociale. Nous mettons le doigt sur l’appauvrissement et le manque de moyens humains et financiers du secteur hospitalier, géré de plus en plus comme une entreprise. On en voit d’ailleurs les résultats avec notamment le manque criant de lits en réanimation, de masques et de sur-blouses pour le personnel soignant ! Si il y a une leçon à tirer de cette épidémie, c’est que cette gestion presque à « flux tendu » et cette marchandisation de la santé sont catastrophiques. Cette crise nous montre aussi que nous avons besoin, plus que jamais, de solidarité. »
Comment la mutuelle s’est organisée ?
Isabelle Ryo: « Nous avons tout de suite réorganisé notre façon de fonctionner avec un double objectif. Il s’agissait de préserver la santé des salariés de la mutuelle et leurs familles, tout en restant pleinement opérationnel, à savoir, rembourser les soins rapidement, garder une qualité de contact avec les adhérents. Nous avons bien sûr fermé au public les bureaux de la mutuelle, tout en gardant une permanence téléphonique. Le centre de santé dentaire a été contraint de fermer son accès. Une assistante répond aux appels des patients, les écoute et les oriente vers les cabinets de garde ou aux urgences dentaires du CHU. Elle peut s’appuyer sur les chirurgiens dentistes en cas de nécessité. Nous avons mis en place du télétravail. Chaque semaine, nous nous réunissons via les outils de visioconférences. La mutuelle assure depuis le début de la crise ses missions essentielles. »
Comment garder le lien avec les adhérents ?
Isabelle Ryo: « Nous sommes très attachés aux liens de proximité avec les mutualistes. Les adhérents peuvent toujours nous contacter par téléphone ou par mail: les conseillers répondent et accompagnent les demandeurs. Pour connaître l’état de leurs remboursements, ils peuvent aussi se connecter au site internet ou télécharger l’application mobile MCRN. Dans un autre domaine, nous délivrons très régulièrement des messages de prévention ou des informations pratiques via notre site ou notre page Facebook. Nous avons par exemple diffusé des messages sur la téléconsultation ou sur l’aide psychologique apportée par IMA, notre partenaire. Nous nous servons de tous les canaux de communication à notre disposition. C’est important ! »
Propos recueillis par Stéphane Messer